Petits et grands, nous avons tous l’image de la magie avec un chapeau, un beau lapin blanc et la fameuse formule magique « Abracadabra ». Mais savons-nous réellement d’où nous provient cette image ? Est-elle ancienne ou au contraire assez récente ? Seulement française ou beaucoup plus internationale ? Nous allons ici nous intéresser à toute la panoplie et aux indispensables du magicien, à leurs histoires et à leurs évolutions. Bien plus qu’une simple baguette magique, le magicien utilise aujourd’hui toute sorte de matériels et d’accesoires. Objets du quotidien, illusions truqués ou même monuments historiques comme nous l’a montré le professionnel David Copperfield en faisant disparaître la Statue de la Liberté, tout semble utilisable en magie. Mais alors pourquoi de telles concordances ? Raisons techniques ou simple phénomène d’imitation ? C’est ce que nous allons découvrir.
A l’origine de la baguette magique
L’histoire de la baguette magique et de son ancêtre, le bâton magique, semble remonter à plusieurs siècles. En effet, avant d’être une baguette, celle-ci n’était qu’un bâton, mais un bâton avec de grands pouvoirs. Qu’il s’agisse de la mythologie grecque, dans laquelle Circé transforme les compagnons d’Ulysse en pourceaux à l’aide de son bâton ensorcelé ou même de la bible, où l’on peut voir Moïse en possession d’un bâton aux pouvoirs surnaturels capable de se métamorphoser en serpent et de séparer les eaux en deux, le bâton magique côtoie les textes les plus célèbres.
Mais ce n’est qu’au Moyen-âge que la baguette apparaîtra en tant que telle, née d’un croisement entre la baguette utilisée pour donner des ordres aux apprentis et de ce fameux bâton magique. Cette image de la magie exercée par une baguette magique s’est ensuite démocratisée au fil des années. Elle a notamment été véhiculée par les fameux contes de Charles Perrault (Cendrillon, La Belle au Bois Dormant, …) qui lui ont permis de devenir aussi iconique. C’est ainsi qu’est née la fameuse baguette magique, l’accessoire de magicien si connu par tous aujourd’hui.
Le chapeau et le lapin
Ici tout n’est qu’une question d’imitation. En 1814, le célèbre prestidigitateur Louis Comte, connu pour ses impressionnants talents de ventriloque, décide de réaliser un tout nouveau jeu. Il va alors parvenir à sortir un beau lapin blanc de son grand chapeau. C’est ainsi que ce tour vit le jour pour la première fois. Ce spectacle de Louis Comte est ensuite devenue une référence et sa notoriété n’a cessée de croître pour devenir l’image classique que l’on a tous aujourd’hui. En effet, le tour du lapin et du chapeau a été repris de nombreuses fois et de nombreuses façons, qu’il s’agisse de faire apparaître ou plutôt disparaître le lapin ou même de faire apparaître ou disparaître le chapeau dans le lapin.
Le chapeau
Et le chapeau dans l’histoire, d’où vient-il ? Cette fois, ce n’est qu’une simple coïncidence. En 1814, à l’époque où Louis Comte exécute son tour, les chapeaux sont très à la mode. Ils sont présents sur toutes les têtes et même celles des magiciens. L’image du magicien à chapeau est ensuite restée dans les mémoires.
L’expression
Connaissez-vous l’expression “sortir de son chapeau” ? C’est de ce tour qu’elle provient !
L’incroyable histoire de la formule Abracadabra
Qui n’a jamais entendu parler de la célèbre formule magique « Abracadabra » ? Vous la connaissez certainement, et pourtant vous ne savez probablement pas d’où elle tire son origine. Mais alors, d’où vient elle ?
Ce petit mot magique « Abracadabra » proviendrait en réalité d’une phrase araméenne prononcée par Dieu lui-même : « Evra kedebra ». Cette courte phrase, qui signifie « je créerais selon mes paroles » serait en effet à l’origine de la célèbre formule.
Mais bien plus qu’une phrase prononcée par Dieu, cette formule serait également un remède. En effet, depuis le IIe siècle, cette formule est utilisée en tant que moyen de guérison comme en atteste par exemple le poème latin Liber Medicinalis de Serenus Sammonicus. De nombreux talismans retrouvés par les archéologues nous prouvent l’usage fréquent de cette formule dans la pratique de la médecine et de nombreux auteurs en relatent les mérites au fil des siècles comme Daniel Defoe dans le Journal de l’Année de la peste en 1720. Ainsi, cette formule serait capable de soigner certaines maladies, et plus particulièrement la fièvre mortelle. Mais encore faut-il savoir l’utiliser. En voici donc un petit mode d’emploi.
Mode d’emploi, Abracadabra !
Pour que la formule fonctionne, il faudrait la prononcer à voix haute autant de fois qu’il y a de lettres dans le mot, c’est-à-dire 11 fois. A chaque itération, il faut enlever la dernière lettre du mot, ce qui forme alors une pyramide comme sur le schéma ci-contre. Il faut ensuite écrire cette formule en pyramide sur un écriteau que l’on accroche au cou du malade afin de le guérir. Et si l’on en croit Eva Rimminton dans The Troublesome Voyage of Captain Edward Fenton au XVIe siècle, cette formule fonctionne : « Banester sayth he healed 200 in one yer of an ague by hanging abracadabra about their necks » !
Peu à peu les progrès de la médecine ont fait disparaître cette formule de l’usage médical pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Et c’est parfait comme ça !
Le costume en queue de pie
Autre article culte du magicien : le costume en queue de pie. Même si celui-ci a quelque peu évolué au fil du temps, l’idée du magicien en costume reste gravée dans nos esprits. Pourquoi cela ? Grâce à Jean-Eugène Robert-Houdin tout simplement. Et oui, ce grand illusionniste, réputé pour être le père de la magie moderne, est à l’origine du célèbre magicien en costume. Au XIXe siècle, disposant d’une clientèle très aisée et ainsi majoritairement habillée en queue de pie, Robert-Houdin a alors décidé de s’habiller de la même façon que sa clientèle. C’est ainsi qu’est apparu le premier magicien en queue de pie. Suite à l’importante notoriété que possédait Robert-Houdin, de nombreux illustrateurs se sont inspiré de lui afin de décrire, de dessiner et d’imaginer le « magicien type » qui porte alors très souvent une queue de pie. De plus, de nombreux prestidigitateurs s’en sont inspiré ou l’ont imité par la suite, ce qui a contribué à diffuser cette image. C’est ainsi que le costume est devenu l’un des accessoires du magicien les plus emblématiques.
L’évolution
Enormément de produits ont été utilisé dans cet art, les meilleurs sont devenus classiques tandis que d’autres n’ont été que temporaires. Mais ce qui est certains, c’est que les accessoires du magicien n’ont pas fini d’évoluer. Cartes, foulards, balles en mousse, pièces, cape le choix est multiple et le plus dur sera peut-être de choisir . A chaque magicien ses accessoires et à chaque époque leurs évolutions. On trouve aujourd’hui aisément des boutiques, magasins ou l’on peut acheter des jeux de différentes tailles, de différentes couleurs comme rouge ou noir, de matières différentes telles que de métal ou plastique et bien évidemment avec des prix pouvant varier fortement.
En effet, dernièrement on a pu voir s’ajouter un tout nouveau type de magie, avec de tous nouveaux secrets. Il s’agit de la magie digitale, ou encore appelée magie numérique ou magie Ipad. Dans ce type de magie, l’illusionniste va troquer sa scène pour avoir recours à une tablette ou à un téléphone portable afin de réaliser ses tours. Passer du réel au digital puis du digital au réel les occasions ne manquent pas. Plutôt que de sortir du chapeau, le lapin de couleur pourrait bien apparaître dans votre propre téléphone, comme par magie. Et ça, ça se fête !